Question d’avenir !

Les annonces de la conférence environnementale qui vient de se dérouler laissent comme toujours place à des interprétations différentes. Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ?

Et c’est vrai que les mesures annoncées sur la transition énergétique ont un peu éclipsé les échanges  sur l’eau,  la biodiversité ou l’économie circulaire. On peut bien sûr le regretter. Il n’en reste pas moins  incontestable que les engagements pris par le chef de l’Etat, notamment  de réduction de moitié de notre consommation d’énergies fossiles d’ici à 2050, ou d’instauration d’une fiscalité écologique dans le budget 2014, participent bien à mettre la France en mouvement  vers ce changement de modèle de développement qui contribuera à préserver un monde habitable pour les générations futures.

ENERGIE-ENVIRONNEMENTEt pour y parvenir, c’est bien toute la France qui doit se réunir : entreprises, particuliers, collectivités territoriales, Etat. Nous devrons investir dans tous les secteurs : le bâtiment, l’énergie, les transports, l’industrie, l’agriculture…parce que, je cite François Hollande, « la transition énergétique, c’est d’abord un projet industriel, un projet d’investissement »…et j’ajouterais l’avenir de nos emplois !

Les entreprises devront être en première ligne pour relancer notre économie, dans l’esprit des 34 projets industriel soutenus par l’Etat, annoncés la semaine dernière. En termes d’énergies renouvelables par exemple, nos savoirs faire technologiques peuvent nous permettre la création de champions industriels nationaux. Et, dans le même temps, les aides obtenues par les particuliers pour la rénovation thermique, outre la préservation de leur pouvoir d’achat, permettront aussi de relancer les entreprises du bâtiment. Grandes entreprises ou PME, c’est le renouveau de notre souveraineté industrielle, agricole, écologique, qui est en jeu.

Elément central de cette transition, la transformation de notre énergie va pourtant, dans les prochains mois, faire l’objet de toute « l’attention » de lobbys puissants et efficaces. La question nucléaire va rapidement se poser, notamment pour les nombreux réacteurs arrivant au terme de leurs 40 années de fonctionnement. Des décisions vont devoir être prises sur l’étalement de leurs arrêts définitifs … ou sur des prolongations éventuelles qui repousseraient le problème sans le résoudre. Tout près de nous, la situation de la centrale de Brennilis, qui n’est toujours pas démantelée 25 ans après son arrêt définitif, pose clairement la question du recyclage des déchets qui risque de devenir un problème majeur dans les années à venir.

Et puis, indéniablement c’est la question du financement de la transition écologique dans son ensemble qui va se poser. La fiscalité progressive que nous allons introduire dans le budget 2014 n’y suffira pas. C’est tout l’objet de la proposition faite par le président de la commission Développement Durable de l’Assemblée Nationale, Jean-Paul Chanteguet, de créer une « Société de Financement de la Transition Ecologique »…sur le modèle utilisé en 2008 pour sauver les banques ! Ce que nous avons réussi à faire pour le monde de la finance s’avèrera-t-il envisageable pour l’avenir de la planète ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.