Lundi 11 mars, les représentants de la FDSEA et des JA du Morbihan nous ont invités à les rencontrer afin de nous faire entendre le cri d’alarme des éleveurs morbihannais face à la flambée des prix des matières premières. Le rapport de force avec la grande distribution ne leur permettant pas de répercuter ces hausses de charges sur les prix de vente, nous sommes conscients que la situation est devenue intenable. Aujourd’hui, l’avenir des productions animales est menacé et, avec elles, l’avenir des filières laitière, porcine et avicole, morbihannaises et bretonnes.
Nous sommes déterminés à protéger les emplois agricoles, garantir une juste rémunération aux éleveurs et enrayer les drames économiques et sociaux qui rongent nos campagnes.
Les parlementaires du Morbihan partagent l’exigence de moralisation et de régulation formulée par les producteurs, et nous avons pris position collectivement dans la presse.
Nous soutenons le gouvernement, qui s’est engagé à réformer la loi de modernisation de l’économie (LME) dans le projet de loi sur la consommation, qui sera débattu au Parlement en juin. Dans ce cadre, nous soutiendrons toutes les mesures visant à l’équilibre, à la transparence et au contrôle : équilibre entre partenaires des négociations, transparence sur les prix et les marges, meilleur contrôle de l’État avec possibilité de sanctions administratives.
D’autre part, nous faisons confiance au gouvernement pour mettre en œuvre les orientations fixées par le Président de la République en faveur de l’élevage français lors de sa visite au SPACE en septembre 2012. Nous soutenons notamment les efforts du ministre de l’agriculture, M. Stéphane Le Foll, pour réorienter les aides de la PAC en faveur de l’élevage. Nous lui demandons également d’œuvrer à l’échelon européen pour limiter la volatilité des cours des matières agricoles, notamment sous la pression des marchés et de la spéculation.
Cela étant, face à l’urgence économique et sociale d’une situation déjà ancienne et qui ne cesse de se dégrader, nous demandons au gouvernement de rouvrir dès à présent les discussions entre distributeurs, transformateurs et producteurs, afin de trouver sans attendre une réponse équilibrée et juste à la crise de rémunération des éleveurs, et nous invitons la grande distribution à être à l’écoute des exploitants.
Mais nous ne devons pas nous contenter de penser l’urgence : il faut aussi penser aujourd’hui les mutations de l’agriculture de demain. Je souhaite que l’on puisse en France réconcilier innovation, productivité et durabilité. A ce titre, je soutiens notamment les efforts du Ministre de l’Agriculture pour la mise en place d’une véritable filière de la méthanisation, procédé technique innovant produisant une énergie verte, qui qui pourra constituer une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs.
La Bretagne est une région d’excellence pour l’élevage, l’agroalimentaire et la distribution. Cette excellence doit bénéficier à tous les échelons de la filière. Elle doit contribuer au redressement économique de notre pays. Nous invitons tous les acteurs à se mobiliser autour de ces enjeux.
1 Commentaire
le principal probléme à règler c’est celui de la speculation sur les matières premières.
Que la grande distribution ne veuille pas répercuter les hausses sur les prix c’est assurer la defense du consommateur. Si les prix augmentent trop, le consommateur ne pourra plus acheter ou devra acheter moins. Qui va y gagner ? pas les producteurs. Moi je me suis fixé un seuil de prix à ne pas depasser, si le produit dépasse ce prix, je ne l’achete plus!
La Bretagne permet de vivre en autarcie dans de nombreux domaines et en particulier celui de l’elevage, produire de la viande certes mais d’une façon raisonnable dans des prairies et aussi produire les aliments pour les nourrir en cas de conditions climatiques defavorables ou l’hiver. C’est possible, je le vois tous les jours. Nourrissons nos animaux avec les produits que les agriculteurs produisent et non avec du soja importé !
Enfin il faut garantir un prix minimum aux producteurs, de lait, de viande, et ne plus indexer ces prix sur la spéculation.
Organisons : éleveurs, agriculteurs , abattoirs et détaillants en petits groupements indépendants, tout le monde y trouvera son compte et ne sera plus a la merci des spéculateurs et nous pourrons assurer une traçabilité sans faille ! Pensons aux énergies nouvelles, bien sûr la méthanisation, qui peut regler le problème des nitrates, mais aussi à toutes les autres. Pour cela créons des entreprises (donc des emplois) pour développer toutes ces énergies, sans être encore une fois tributaires de l’etranger et donc de l’importation, des intermédiaires inutiles. Cela permettrait à beaucoup d’être indépendants du point de vue énergétique et sans doute avoir un complement de revenu.