Vendredi 24 février : rencontre avec les Jeunes Agriculteurs du Morbihan.
Passionnés, motivés par leur métier, ils confirment malheureusement une réelle inquiétude pour l’avenir. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy aura été celui du déclassement de l’agriculture française: c’est sous sa présidence que la France a perdu sa place historique de première puissance agricole européenne, au profit de l’Allemagne.
Depuis 2007, en moyenne 15 exploitations agricoles disparaissent chaque jour en France, tant s’accélère le mouvement de disparition des petites exploitations au profit d’une surconcentration pauvre en emplois.
Les revenus agricoles ont chuté dans de nombreuses filières. Plus de 56 000 foyers agricoles ont perçu le RSA en 2010 ! Les plans d’aide gouvernementaux successifs se sont limités à des prêts, qui ont peut-être satisfait les banques, mais pas les agriculteurs: l’endettement moyen des exploitations est désormais de près de 150 000 €.
Loin de défendre les agriculteurs face à la loi du marché, Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont allègrement accompagné la course à la dérégulation, en acceptant notamment la fin des quotas laitiers lors de la Présidence française de l’union Européenne en 2008.
Pour François Hollande, l’agriculture est un enjeu global: alimentaire, territorial, environnemental et économique. C’est un atout majeur pour la France et donc pour la Bretagne car l’agriculture est un secteur excédentaire en terme de balance commerciale.
La Bretagne, 1ère région agricole européenne : 29 % de la part des emplois bretons et 39 % du CA des entreprises bretonnes, mais ici aussi…..33% d’exploitations en moins en l’espace de 10 ans et difficultés inquiétantes dans le renouvellement des générations : 2 exploitants sur 10 seulement ont moins de 40 ans !
Une réaction forte est donc indispensable pour préserver ce qui est et doit rester une vraie chance pour notre région. Pour cela il faudra être en capacité de maintenir et renforcer la diversité de l’agriculture en termes de production mais aussi d’organisation: des circuits de proximité aux circuits régionaux, nationaux, européens et, bien sûr, internationaux. A partir de cette diversité l’enjeu sera de développer des filières de qualité, de mettre en place des mesures afin d’avoir une production à forte valeur ajoutée , tout en répondant à des objectifs forts de durabilité.
Et puis bien sûr la jeunesse sera aussi la priorité pour bâtir l’avenir de l’agriculture avec une politique d’entrée dans le métier et d’installation renouvelée et rénovée. C’est la raison pour laquelle, je me suis engagé, avec les autres élus socialistes présents, à œuvrer pour faciliter le renouvellement des générations (80 % des exploitants ont plus de 40 ans) et donc la transmission, dans les meilleures conditions possibles, des exploitations.
Philippe Noguès