Le feuilleton Alstom a enfin trouvé sa conclusion ce week-end avec la décision du Conseil d’Administration du groupe français de valider la proposition de rachat de ses activités énergies par le groupe General Electric. Mais ce qu’on retiendra principalement de cette nouvelle saga industrielle c’est l’intervention décisive de l’Etat, dans les négociations d’abord, puis dans la décision prise au final, d’entrer au capital du groupe à hauteur de 20%.
Soucieux d’obtenir des garanties sur ce dossier aux enjeux politiques et stratégiques très forts, le gouvernement a su peser fortement pour obtenir des contreparties de la part de General Electric sur des sujets cruciaux comme l’emploi, la localisation des activités et le maintien des centres de décision.
Cet accord est incontestablement une victoire pour l’industrie française, alors que ce résultat semblait hors d’atteinte il y a de cela deux mois.
Depuis plusieurs semaines, l’avenir du groupe Alstom, acteur industriel performant au niveau mondial, était sérieusement compromis. Ce scénario aurait eu de graves conséquences aussi bien pour l’emploi industriel dans notre pays que pour son indépendance énergétique.
Menacé d’un simple rachat, d’une absorption ou d’un dépeçage, le groupe Alstom conclut finalement une alliance qui assurera le maintien de ses activités en France, et pérennisera sa position de leader du secteur.
Ce résultat vient valider une méthode volontariste, incarnée par l’action d’Arnaud Montebourg. Je veux espérer que ce dénouement traduise une volonté de redessiner les contours d’un nouvel Etat-stratège, un nouveau «colbertisme» qui allierait les compétences de la sphère publique et de la sphère privée. Abandonnée par la droite, cette conception de la puissance publique conjuguant réalisme et volontarisme économique, serait une bonne nouvelle pour l’avenir de notre industrie et le futur des salariés.