Il y a quelques jours, lors des rencontres Vent d’Ouest, je vous parlais du concept de renaissance, évoqué récemment dans une interview au journal “Le Monde” par Martine Aubry. Cette idée de renaissance, sans nostalgie ni passéisme, définit à mon avis parfaitement le nouvel élan que nous devons donner à la France. Après la faillite d’un système qui faisait de la finance mondialisée le seul maître à bord, nous avons la responsabilité de faire émerger une pensée nouvelle, en accord avec les aspirations de justice et de progrès des citoyens, et en tenant compte des réalités du monde d’aujourd’hui. Et c’est justement cette « renaissance » qui a commencé à prendre forme la semaine dernière, quand François Hollande et Arnaud Montebourg ont dévoilé les «34 plans de reconquête industrielle».
Renaissance de notre système de pensée d’abord. En effet, le Président de la République et le ministre du Redressement Productif ont tous deux dessiné les contours d’un nouvel Etat-stratège, un nouveau «colbertisme» qui allie les compétences de la sphère publique et de la sphère privée. Cette conception de la puissance publique, abandonnée par la droite, traduit le réalisme et le volontarisme du gouvernement, qui a pris en compte les réalités du monde de l’industrie d’aujourd’hui.
L’Etat-stratège, c’est l’Etat qui, sans les diriger, façonne et imagine les grands projets industriels de demain. Un Etat qui remet l’action publique au coeur des grandes orientations économiques pour faciliter l’émergence des initiatives innovantes. Un Etat, enfin, qui accompagne les chefs d’entreprises et qui fixe le cap de la renaissance industrielle de notre pays. C’est la traduction de l’idée que j’évoquai il y a quelques jours dans mon discours lors des rencontres Vent d’Ouest : nous devons réinvestir les espaces de décisions qui nous ont échappés et faire preuve de courage politique aussi bien au niveau international que national et local.
Je ne ferai pas aujourd’hui l’inventaire de l’ensemble des projets industriels du futur dévoilés par le Président de la République, vous pouvez retrouver la liste exhaustive ici. Réseaux électriques, numérique, robotique, biotechnologies médicales, nano-électronique, objets connectés… Dans un monde où les progrès techniques ont modifié notre rapport au temps et à l’espace, où les nouvelles technologies ont pris une place prépondérante dans notre quotidien, nous ne pouvons pas laisser passer notre chance. Et nous en avons les moyens ! Notre pays, nos territoires regorgent de chefs d’entreprises, d’ingénieurs et d’ouvriers hautement qualifiés qui sont prêts à s’investir dans ce nouvel élan. C’est pourquoi l’innovation est au coeur de cette ambition.
Renaissance enfin de notre capacité à inventer, à produire et à exporter l’industrie de demain. Membre de la Commission du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire à l’Assemblée nationale, je suis particulièrement sensible au fait que ces grandes orientations aient intégré la dimension écologique. Innovation dans l’agroalimentaire, transports propres (navires écologiques, TGV du futur), énergies renouvelables, industrie du bois, recyclage et matériaux verts, tous ces projets portent la marque de la transition énergétique dont notre pays a besoin. C’est un impératif écologique d’abord, afin de réduire la part des énergies polluantes. Mais c’est aussi, pour moi, l’ambition intacte de faire de la France le pays leader de l’économie «verte».
Ces grands projets doivent permettre le redressement de l’appareil productif français, afin de remettre l’industrie de notre pays sur les rails de la compétition internationale. Ces projets innovants et audacieux doivent être les lignes d’horizon de nos politiques volontaristes, pour créer de l’emploi, faire progresser nos savoirs, reconquérir les parts de marché à l’exportation et faire de la France le pays de l’excellence environnementale.