Le Télégramme – Voix de Gauche, dissidence ou courant de refondation?

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Le député frondeur, Philippe Noguès, qui a démissionné du Parti socialiste en juin, lance son mouvement Voix de gauche, vendredi à Guidel, sur les terres de… Jean-Yves Le Drian. Pour l’occasion, il organise un meeting régional avec Pierre Joxe, Clémentine Autain et Yannick Jadot.

 

Comment pensez-vous faire entendre votre différence avec Voix de gauche ?
La politique de l’actuel gouvernement a creusé, non plus un fossé mais un abîme entre les citoyens et la politique. Il faut qu’ils retrouvent le sens et l’envie de la politique pour qu’ils ne se tournent plus vers le Front national, les partis extrémistes ou l’abstention. Il est temps de sortir des appareils politiques qui sont des machines à élire et non à réfléchir ! Ce mouvement se veut un espace commun de dialogue, de refondation, de résistance pour toute la gauche. C’est un front de citoyens.

 

Vous êtes le seul député frondeur à avoir osé démissionner du Parti socialiste. N’avez-vous pas l’impression d’être isolé ?
Dans une grande période de crise, il faut faire preuve d’audace. Il est nécessaire de réinventer la gauche du XXIe siècle, basée sur la justice sociale, les valeurs environnementales. Aujourd’hui, la gauche est malade ; elle risque même de disparaître. Mais si le Parti socialiste ne peut plus être le moteur d’un nouveau départ, ses militants peuvent être acteurs d’un renouveau.

 

Ce mouvement n’ajoute-t-il pas de la division à une gauche morcelée et de la confusion auprès des militants et des électeurs ?

Au contraire ! On rassemble des gens qui ne se parlaient plus. Il faut passer au-delà des partis sinon, la gauche disparaîtra. Aujourd’hui, le Parti socialiste au gouvernement est un échec. À partir de ce premier meeting commun, on réussira peut-être à construire un nouvel élan depuis la Bretagne.

 

Pourtant, la Bretagne est une terre légitimiste qui soutient Jean-Yves Le Drian.

C’est vrai que ce n’est pas facile de lancer un tel mouvement dans la région. Mais il ne faut rien s’interdire. Il faut d’abord mettre en place un état d’esprit, encourager le débat. N’oublions pas que la gauche est malade. Si rien n’est fait, elle risque de disparaître.

 

Comment avez-vous réussi à réunir ces personnalités de gauche pour votre meeting ?

Pierre Joxe, ancien ministre de Mitterrand, a été l’un des premiers à souhaiter me rencontrer après ma démission du PS. Avec Clémentine Autin, du Front de gauche et Yannick Jadot, d’Europe-Écologie-Les Verts, nous avons un dénominateur commun : celui de relancer le débat à gauche et de revenir à nos valeurs. À savoir : liberté, égalité, fraternité, justice sociale.

© Le Télégramme

Propos recueillis par Patrick Hernot

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