Le constat est sans appel. D’après l’Organisation Météorologique Mondiale, l’année 2013 aura été l’une des plus chaudes jamais enregistrée, et le 21e siècle compte désormais 13 des 14 années les plus chaudes depuis 1850, signe que le changement climatique est bien une réalité. Les tempêtes en séries qui touchent le littoral depuis décembre en sont très probablement une des conséquences directes.
Oui, le réchauffement climatique est une réalité, et n’en déplaise aux climato-sceptiques, nous en avons sans doute aujourd’hui la démonstration sur nos territoires. Ce matin encore, des scientifiques auditionnés à l’Assemblée nationale nous affirmaient que les dérèglements climatiques, et donc les catastrophes naturelles qui les accompagnent, ne pouvaient aller qu’en s’intensifiant si nous ne prenions pas très rapidement des mesures adaptées.
La côte bretonne a déjà subie les conséquences de ces tempêtes à répétition. Le cordon dunaire a reculé, des falaises se sont effondrées et les déchets rejetés à la mer jonchent désormais nos plages. Peut-être pensions nous pouvoir échapper aux conséquences de nos activités sur la planète ? Il nous faut désormais ouvrir les yeux…et nous emparer de ce défi climatique dont les conséquences immédiates, financières, restent assumées en grande partie par la puissance publique et donc in fine, par les citoyens.
Particuliers, élus, entreprises, nous sommes collectivement responsables de notre avenir. C’est pourquoi je me bats à l’Assemblée nationale pour que les pratiques responsables deviennent la norme.
Je suis convaincu par exemple que les entreprises, en intégrant beaucoup plus fortement les enjeux environnementaux dans leur chaine de production, ont un rôle essentiel à jouer dans la transition écologique, et qu’il faut valoriser l’entrepreneuriat responsable qui ne fait pas du profit son unique leitmotiv. C’est la raison pour laquelle je travaille actuellement sur le projet de loi « Économie sociale et solidaire » de Benoit Hamon, et que je remettrai dans les jours à venir un rapport sur ce sujet.
Je suivrai évidemment, avec la plus grande attention, la loi sur la transition énergétique et climatique qui sera présentée au Parlement à l’automne 2014 et j’entends vraiment que nous nous montrions ambitieux et innovants. Nous avons là l’opportunité de prouver notre détermination, et de devenir ainsi le pays moteur pour les prochaines négociations internationales qui se dérouleront en 2015…à Paris !
En attendant, deux jours seulement se sont écoulés depuis que j’ai adressé au Ministre de l’intérieur un courrier pour solliciter le classement de plusieurs communes morbihannaises en état de catastrophe naturelle. Et voilà que les côtes bretonnes sont à nouveau le théâtre d’intempéries violentes. J’aimerais sincèrement ne pas être en situation de formuler de telles demandes chaque année. Pourtant, si rien n’est fait, c’est bien ce qui me pend au nez… et croyez-le, j’en serais vraiment désolé !
3 Commentaires
pourquoi que le gouvernement mette pas l’armée elle a plus de moyen que nos pauvres pompiers
Les Bretons victimes du programme “HAARP”…Le NWO n’aime pas les bonnets rouges !
Cher Philippe,
Sur la question du réchauffement, une partie des climato-sceptiques basent leurs griefs sur le temps d’analyse des données météos (160 ans pour les plus anciennes) jugé comme un recul trop court. Des chercheurs ont mis en exergue par certaines sources historiques le fait que des évènements météos bien plus dramatiques que ceux de ces dernières années se sont déjà produits il y a plusieurs siècles… Pour cette année on peut se poser également des questions, il y a eu moins de tempêtes pendant l’hiver 1990, mais plus qu’en 2010. 1990 n’a pas été dramatique, 2010 beaucoup plus en Vendée.
Certaines catastrophes sont aussi aggravées par la présence des “enjeux” (bâtiments, activités économiques, réseaux divers) dans un périmètre à risque. Il pourrait être appuyé – plutôt que de mentionner la prise en compte des enjeux environnementaux – les notions de “repli stratégique” ou la généralisation de “diagnostics de vulnérabilité” individuels réalisés sur les enjeux, exposés à un risque et difficilement déménageables.
Quand on parle état de catastrophe naturelle, on parle assurance, et là, il faudrait pouvoir trouver des angles de progression. Ainsi quand un bien a été sinistré, il faudrait faire en sorte de faciliter ou de l’obliger à faire des travaux qui augmentent sa résistance face au risque. Anticiper et travailler sur les aspects de “résilience” (retrouver le plus rapidement possible l’état normal) permettrait de réduire considérablement les coûts des catastrophes.
On ne peut pas tout interdire, mais on peut prévoir, adapter, anticiper.
Voilà pourquoi de nombreuses démarches de prévention sur les enjeux existent – entre autre dans le cadre des Programme d’Action de Prévention des Inondations – mais elles reposent trop souvent sur le volontariat. Il faudrait créer des dynamiques politiques plus claires, que ce soit sur le littoral ou en rives de rivières et de fleuves. Ces démarches à vocation autant pédagogiques/sensibilisatrice de prise de conscience et connaissance de sa propre exposition que d’inciter la réalisation d’actions simples d’anticipation (plan de gestion de crise, quelques travaux comme surélever les réseaux électriques, mettre des batardeaux devant les portes, etc, etc.).
Il y a beaucoup à faire, certes, mais “mener à bien de tels projets exige un grand courage politique” (Lu dans la gazette en janvier). Des députés et sénateurs doivent bien plancher sur ces questions, et il y a de quoi créer des synergies avec eux pour mettre en lien tes projets de Responsabilité Sociale des Entreprises.
A bientôt !