Arnaud Montebourg : un rassemblement historique des Français

Notre République et nos pratiques démocratiques sont à bout de souffle. La crise sanitaire, sociale et économique que nous traversons en est une parfaite illustration. Le gouvernement s’enlise dans une stratégie inefficace et incompréhensible pour la grande majorité des citoyens. Le « nouveau monde » d’Emmanuel Macron a du plomb dans l’aile et Marine Le Pen attend patiemment son heure même si son incompétence avait sauté aux yeux des Français en 2017.

 Personne ne peut se réjouir de cet état de fait. Les citoyens de gauche comme de droite n’en finissent plus de perdre leurs repères quand les partis ont égaré leurs boussoles. Le traditionnel clivage gauche-droite qui avait rythmé la vie politique de notre pays pendant des dizaines d’années, est de plus en plus souvent remplacé dans l’esprit de nos concitoyens par le clivage peuple / élites. Et aujourd’hui l’offre politique, nous le constatons élection après élection, ne répond visiblement plus aux attentes des citoyens.

 La République, c’est pourtant l’affaire de tous. Si les citoyens se désintéressent massivement de la politique, s’ils ont le sentiment que leur rôle a été gommé par les experts et les technocrates, si le désintérêt se transforme en dégoût, alors c’est l’adhésion même du peuple à la démocratie qui est menacée.

Voilà pourquoi il est aujourd’hui urgent d’ouvrir le chantier d’un rassemblement des Français, d’un compromis historique qui permettra d’engager une refondation de l’Etat, de la République et évidemment la reconstruction écologique de notre industrie, qui nous fait tellement défaut dans la crise actuelle.

 Notre pays est à un tournant de son histoire. Parce qu’il porte avec constance depuis plusieurs décennies cette vision et ces propositions, parce qu’il se situe aujourd’hui au-delà des partis et est en mesure de rassembler les Français, j’attends avec impatience la candidature officielle d’Arnaud Montebourg !

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La République en marche arrière !

Le nouveau monde d’Emmanuel Macron a pratiquement 1 an. Y vivons-nous mieux que dans l’ancien ? Au vu des pare feux qu’il déploie pour détourner l’attention des difficultés quotidiennes des citoyens, et de son agitation médiatique personnelle, Il n’en parait pas totalement convaincu lui-même.

Une chose est sure : il y a déjà des gagnants, il y a déjà des perdants ! Et à travers eux on peut deviner le type de société vers lequel nous entraine ce Président qui semble le plus souvent considérer l’Etat uniquement au travers de prismes budgétaires et financiers.

Oui, un an déjà qu’Emmanuel Macron a entamé ce qu’il considère de toute évidence comme la destinée particulière pour laquelle il serait né. Celui qui regrettait avant son élection la disparition de la figure du roi dans la société française, ne pouvait concevoir son mandat qu’en tentant de combler ce vide. Et la Vème République, fondée par un autre Président qui avait aussi ce même sentiment d’absence, lui donne, tout à la fois, la facilité de se mettre en scène et les moyens de ses ambitions : une personnalisation à l’extrême de la fonction et, une fois sa majorité élue, tous les moyens d’agir en usant et abusant des votes de ses courtisans au Parlement.

Comment ne pas voir, sous couvert de pragmatisme et de bons sens, l’autoritarisme du nouveau monarque qui gouverne sans trop se soucier des états d’âme de ses affidés, ministres ou parlementaires, tout en contrôlant les journalistes et les médias ou en s’attaquant aux libertés fondamentales ? Même Jacques Toubon, Défenseur des droits venu de la droite, s’en étrangle !

Comment ne pas voir la régression de notre société solidaire au profit de ce monde nouveau auquel rêve Emmanuel Macron ? Un monde dans lequel les premiers de cordée, dégagés des contraintes fiscales inappropriées qui les bridaient, pourront agir à leur guise sans crainte de codes périmés comme celui du travail ou de syndicats définitivement privés de pouvoir ?

Il était pourtant, disait-il, en même temps de droite et de gauche. Ce qui a séduit une bonne partie de ses électeurs et persuadé de nombreux citoyens de s’abstenir “pour voir” !

Et bien avec un an de recul, on voit ! De droite personne ne peut en avoir le moindre doute et notamment pas les classes très aisées, qui s’en tirent particulièrement bien avec plusieurs milliards d’euros d’avantages fiscaux. Mais de gauche ? Là non plus le doute n’est pas de mise, sauf que ce n’est pas dans le même sens. Les milliards distribués aux plus favorisés il fallait bien les prendre quelque part !

Je me demande d’ailleurs souvent ce qu’en pensent – au moins en leur for intérieur – tous ces députés socialistes passés avec armes et bagages à la République En Marche …devenue la République En Marche Arrière ! Peuvent-ils vraiment se regarder chaque matin dans la glace sans se poser de questions ? Où alors n’était-ce que pour sauver leurs mandats ?

Joyeux anniversaire messieurs ! Mais regardez bien. Petit à petit la majorité silencieuse de 2017, celle qui s’est contentée d’une approbation tacite sans aller voter, commence à se poser de sérieuses questions et à reprocher à Jupiter de vouloir transformer un monde qui n’est pas vraiment le sien ! Est-ce encore le vôtre ?

 

 

Crédit Mutuel : Pourquoi Arkéa a tort de vouloir faire sécession

Une banque qui fait sécession ce n’est pas banal. En Bretagne, aujourd’hui, c’est dans un climat passionnel que se déroule cette étonnante démarche initiée par le Crédit Mutuel Arkéa de quitter le giron de la Confédération nationale.

Pour le client ou sociétaire, difficile de comprendre les raisons de cette fronde. Le Crédit Mutuel est une banque mutualiste qui bénéficie plutôt d’une bonne image et enregistre de très bons résultats financiers. Sa filiale Arkéa (qui gère les activités bancaires du Crédit Mutuel en Bretagne mais aussi dans le Sud-Ouest et dans le massif Central) se porte elle aussi particulièrement bien et s’est beaucoup développée au cours de ces dernières années.

Paradoxalement c’est tout au long de cette période que les relations entre les dirigeants d’Arkéa et la Confédération nationale du Crédit Mutuel se sont dégradées. Aujourd’hui, Jean-Pierre Denis, président d’Arkéa, accuse sa maison mère de vouloir centraliser l’organisation et mettre ainsi fin à l’autonomie de gestion dont bénéficie Arkéa. Sans apporter la moindre preuve, mais en jouant sur la fibre régionaliste, il tente de se faire le chevalier blanc, ou plutôt le bonnet rouge, des intérêts des salariés, des sociétaires et de clients qui ont beaucoup de mal à se faire une idée précise de l’avenir de leur banque.

Una aventure personnelle ?

Mais Jean-Pierre Denis n’en a cure. Il persiste dans son projet de sécession, entrainant dans son sillage une partie des salariés conditionnés par un discours maison agitant l’épouvantail de suppressions d’emplois si le projet d’indépendance n’allait pas au bout ! Pourtant les quatre syndicats représentatifs d’Arkéa avaient eux, début janvier, exprimé leur inquiétude et leur nette préférence à un maintien au sein du Crédit Mutuel. Même si depuis, un nouveau syndicat maison a pris les choses en main !

Le projet de Jean-Pierre Denis serait une banque régionale coopérative et mutualiste, avec évidemment sauvegarde des emplois. Le seul problème c’est qu’il ne donne aucun détail sur le schéma d’organisation de cette nouvelle banque, au grand dam d’ailleurs des autorités françaises et européennes de régulation bancaire

Le débat est donc devenu totalement irrationnel. Il faut dire que le président d’Arkéa joue gros ! Difficile de passer sous silence la bataille d’égos et de pouvoir qui pourrait être à l’origine de cette démarche. Jean-Pierre Denis s’est-il imaginé une destinée différente à la tête de la Confédération ?  Certaines de ses propres déclarations pourraient le laisser penser. Quoiqu’il en soit, il est aujourd’hui engagé dans une fuite en avant… qui n’est sans doute un gage de sécurité ni pour les salariés, ni pour les clients ou sociétaires !

Prise de risques énorme

Parce que la prise de risques est énorme ! Le premier étant évidemment la perte de la marque Crédit Mutuel qui entrainerait, de fait, l’abandon du statut mutualiste. Le dernier courrier de la BCE, en date du 23 mars, ne laisse que peu de doute sur le sujet…même si la campagne médiatique d’Arkéa continue à soutenir le contraire. Les autorités de régulation bancaire françaises et européennes mettent de leur côté en garde sur la validité juridique du projet, comme sur sa pertinence financière. La quasi-totalité des décisions de justice rendues sur le fond ont d’ailleurs été défavorables à Arkéa.

Alors pour atteindre leur but, les dirigeants d’Arkéa mettent le paquet. La campagne de communication a été, on le sent bien, préparée de longue date. Le logo Crédit Mutuel Arkéa a ainsi évolué vers un « triskel » stylisé, particulièrement bien vu en Bretagne. Des pages entières paraissent presque chaque jour dans la presse quotidienne régionale avec des mots clés bien choisis, regroupés sous la bannière de la liberté. Et évidemment les arguments régionaux, axés sur le fait que la Confédération empêcherait Arkéa d’irriguer le territoire breton, recueillent l’assentiment du plus grand nombre.

Un climat irrationnel

Dans ce climat irrationnel, tout est fait pour qu’une banque devienne le symbole de la liberté et du territoire, quand les adversaires de la sécession apparaissent, eux, comme de dangereux « jacobins centralisateurs ». La « cause » est donc devenue populaire et la liste des soutiens s’allonge de jour en jour : élus locaux, régionaux, parlementaires, entrepreneurs, artistes, et même sportifs.

Jean-Pierre Denis, pour montrer sa détermination, a entrepris depuis quelques jours de faire voter les administrateurs des Caisses locales du Crédit Mutuel Arkéa… sur un projet dont ils ne connaissent ni les modalités, ni même la faisabilité !  C’est pourtant un raz de marée en faveur de la scission qui se profile.

Dans le contexte actuel comment pourrait-il en être autrement ? Il faudra pourtant bien à un moment que les autorités bancaires et notamment la Banque de France fassent preuve d’un peu plus de rationalité !

 

Retrouvez cet article sur Challenges : https://www.challenges.fr/tribunes/une-personnalite-bretonne-s-insurge-contre-la-strategie-du-credit-mutuel-arkea_578660

Crédit Mutuel Arkéa : quand le mot “liberté” sert de paravent !

Je suis sociétaire du Crédit Mutuel depuis plus de 30 ans, une banque mutualiste et coopérative. Du moins je le croyais. Comme je vis dans le Morbihan, je suis sociétaire du Crédit Mutuel Arkéa qui regroupe le Crédit Mutuel de Bretagne mais aussi le Crédit Mutuel du Sud-Ouest et celui du Massif Central.

Alors que face aux géants de la finance mondialisée, l’heure serait plutôt aux regroupements, la direction d’Arkéa me propose, comme à tous les sociétaires, un grand saut dans l’inconnu : quitter la Confédération nationale du Crédit Mutuel pour créer une nouvelle banque régionale.

Les mots sont forts et bien choisis, « indépendance », « liberté », et la mise en scène jouant sur la fibre régionaliste a été particulièrement travaillée (surtout en Bretagne) et pourrait donc convaincre une majorité de sociétaires.

Pourtant la situation n’est pas si simple. Si le monde financier n’était rempli que de bons sentiments, cela aurait fini par se savoir, non ?

Il parait que le CMB (Arkéa dans son ensemble) serait totalement bridé dans son développement par la Confédération nationale. Confédération dont il faut rappeler qu’elle est le garant des valeurs mutualistes d’origine et qu’elle permet de bénéficier d’une notoriété sans égale dans le paysage bancaire français. Pourtant les indicateurs économiques d’Arkéa sont clairement au vert depuis des années, de l’avis même de ses propres dirigeants, et rien ne laisse penser, si ce n’est des affirmations sans preuves apportées, que son autonomie, son développement ou sa liberté d’entreprendre, seraient menacées.

La quasi-totalité des décisions de justice qui ont été rendues sur le fond condamnent d’ailleurs ce qui apparait plutôt comme un abandon de la solidarité normale lié à l’appartenance à un groupe mutualiste.

Surtout, les autorités de régulation bancaire, française et européenne, mettent en garde sur la validité juridique du projet comme sur sa pertinence financière avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur les clients comme sur les salariés.

Les syndicats ont d’ailleurs exprimé leur inquiétude et leur nette préférence à un maintien au sein du Crédit Mutuel. Mais difficile pour eux de rivaliser avec la direction qui organise début avril une grande manifestation à Paris…pour laquelle les employés sont invités à s’inscrire “nominativement” ! Bien sûr c’est organisé par “un collectif de salariés”…mais tous les frais seront payés et il n’y aura pas de perte de salaire ! Excusez-moi, mais en tant que sociétaire je m’interroge sur l’utilisation de mon argent !

Outre le fait qu’une nouvelle banque Arkéa devrait affronter la concurrence des caisses du Crédit Mutuel qui seraient, à n’en pas douter, rapidement ouvertes, les questions sont nombreuses : quelle forme juridique pour la nouvelle banque ? quel agrément bancaire ? quelle gouvernance ? (banque classique ou mutualiste ?) quelle solidité et quelle pérennité ? quid des emplois à moyen terme ?

J’aime les mots « coopératif et mutualiste », je crains que nous soyons en train de les perdre ! J’aime aussi les notions de liberté et d’indépendance. Mais pas quand elles sont là pour servir de paravent à une simple opération financière, ou, ce qui serait aussi grave, à une bataille d’égos sur le dos des sociétaires.

C’est quand même le président actuel Jean-Pierre Denis qui affirmait dans le Monde en octobre 2007 quand il est devenu vice-président d’Arkéa: ” J’ai vocation à prendre la présidence du groupe et à jouer un rôle à la Confédération du Crédit Mutuel ” …et  on parlait bien de la Confédération nationale aujourd’hui décriée !

Les “mots” peuvent paraitre beaux, espérons qu’ils ne se transforment pas en “maux” simplement pour assouvir des appétits de pouvoir !

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PS : Lire la passionnante et très documentée enquête de Médiapart du 2 mars 2018, intitulée “La délirante guerre de sécession du Crédit mutuel Arkéa ” qui évoque aussi les salaires mirobolants des actuels dirigeants d’Arkéa qui les situent, si l’on compare avec le classement du magazine « Challenges », au niveau de patrons du CAC 40…sans oublier leurs juteuses retraites chapeau…et des indemnités, an cas de rupture de leur contrat de travail, ” complémentaires aux dispositions légales ou conventionnelles d’un montant égal à 2 ans de rémunération conformément aux recommandations AFEP-MEDEF* ».  Pas mal pour une banque régionale …mais un signal inquiétant de plus dans le domaine des “valeurs” !

  • AFEP : Association Française des Entreprises Privées…plus communément dénommées  “Multinationales” !

 

Génération.s, la naissance d’un espoir

Je salue la naissance de Génération.s, le mouvement initié par Benoit Hamon. Je fais partie de ces innombrables citoyens de gauche qui refusent naturellement le néo-libéralisme de la République en Marche, mais qui ne se sentent pas représentés par la France Insoumise qui, seule, n’apparaitra jamais, quoiqu’en pensent ses partisans, comme une force de gouvernement crédible aux yeux d’une majorité de Français.

Le rassemblement sera à terme incontournable. Mais nous avons besoin aujourd’hui d’une structure nouvelle au sein de laquelle nous serons en mesure de travailler à la reconstruction du logiciel de pensée, et d’action, de la gauche. Génération.s sera-t-elle celle-ci ? Parviendra-t-elle à s’imposer comme une réelle force politique nouvelle devant les Français …aujourd’hui, il faut bien le dire, très majoritairement indifférents ?

Les mois à venir seront déterminants pour assoir une crédibilité sur le fond comme sur la forme. Des voix nouvelles doivent notamment rejoindre celle de Benoit Hamon, aujourd’hui un peu seul pour porter l’émergence d’une alternative de progrès. Mais un espoir s’est levé pour toutes celles et tous ceux qui ne trouvent plus leur place dans la gauche française. L’espoir qu’elle redevienne cette formidable promesse de justice et d’égalité qu’elle a su être dans notre histoire. J’y serai évidemment particulièrement attentif.

Victoire de Monsanto sur l’Europe !

Monsanto a donc gagné ! Avec le vote de ce jour sur le glyphosate, nous allons continuer à nous empoisonner et à empoisonner nos enfants pendant au moins 5 ans…et évidemment beaucoup plus longtemps puis qu’aucune sortie n’est même envisagée.

Aujourd’hui le glyphosate, mais aussi le CETA, et demain le TAFTA… pour ne citer qu’eux. Un Parlement européen réduit au rôle de porteur de bonnes intentions, quand les véritables décisions restent aux mains d’Etats de moins en moins souverains, de plus en plus soumis aux lobbys économiques et financiers.

Plus d’un million de citoyens européens avait pourtant exprimé son opposition. Oui nous sommes nombreux à être en colère ce soir. Comment pourrions nous avoir encore confiance dans cette Europe là ?

Que mille voix de gauche se mettent en mouvement

C’est une opposition  DES  gauches qui est à reconstruire. LA  gauche n’existe pas…sauf à occulter les différences, les oppositions et les conflits.

La gauche est une notion complexe dans le sens où ce terme comporte en lui à la fois unité, mais aussi concurrences voire antagonismes. Je n’ai jamais par exemple adhéré ni au populisme, ni à la stratégie, véhiculés par la France Insoumise. Je ne crois pas, non plus, que les partis classiques (PS notamment) soient en mesure de proposer un projet qui puisse rassembler au-delà de leurs cercles de proximité, de plus en plus restreints. Ils n’attirent plus, ils ne font plus rêver.

Entre la France Insoumise et la République En Marche, dont les élus cautionnent aujourd’hui la dérive néo-libérale du président de la république, il y a tous ces citoyens qui ne se retrouvent dans aucune organisation, qui se sentent orphelins. Et ils sont très nombreux !

Reconstruire une opposition nécessite de réunir toutes les sensibilités de gauche, et surtout retrouver ce qui nous rassemble. L’unité de la gauche elle est dans ses sources : l’aspiration à un monde meilleur, l’émancipation des opprimés, exploités, humiliés, offensés, l’universalité des droits de l’homme et de la femme, la sauvegarde de notre planète.

Pourtant la tâche est ardue. La France Insoumise se vit aujourd’hui comme l’alpha et l’oméga de l’opposition « des gens ». Les partis traditionnels tentent de survivre. Des organisations naissent et meurent, ou au mieux stagnent et peinent à trouver des adhérents.

Dans ces conditions, tout est à refaire. Retournons aux sources de gauche qui sont à la fois révolte et aspiration. Révolte contre les asservissements, les mépris, les humiliations. Aspiration, non pas au meilleur des mondes, mais à un monde meilleur. Même si le doute peut aujourd’hui nous traverser, cette aspiration renaitra. Mais il lui faudra l’apport d’une pensée politique régénérée.

Parce que cette reconstruction ne peut provenir que d’une ambition citoyenne, qu’il faudra évidemment ensuite fédérer, je reste persuadé que c’est à la base, dans les territoires que les choses doivent se mettre en place. Que mille voix réformatrices se mettent en mouvement. Alors la volonté et l’espérance renaitront !

“Une certaine idée de la gauche !” Interview Télégramme

Il avait créé la surprise en 2012 en battant Jacques Le Nay et en faisant basculer la circonscription à gauche. Cinq ans plus tard, il a été surpris par sa défaite dès le premier tour, devancé par… Gwenn Le Nay. Après des lendemains qui déchantent, l’ex-député Philippe Noguès prépare désormais sa vie d’après.

Il rendra la clé de sa permanence, quai du Pont-Neuf, à la fin du mois. Mais il n’a pas attendu les tous derniers jours pour vider ses bureaux. Ses assistants parlementaires l’ont aidé à faire les cartons. Député de la circonscription jusqu’à mardi dernier, Philippe Noguès, 62 ans, a enlevé hier la plaque de sa permanence à l’entrée de l’immeuble. Le 1er juillet, il sera retraité. Et ses assistants parlementaires pointeront au chômage. « Ce n’est pas facile de licencier des gens qui sont devenus très proches », confie l’ancien parlementaire, confronté aux conséquences sociales d’une défaite politique.

« La chute du toboggan est difficile »

« Je ne m’attendais pas à la défaite au premier tour, admet-il. Mais j’ai été pris en étau par la vague de La République en Marche et la vaguelette France insoumise ». L’amertume affleure encore dans ses propos. Et les pages blanches de son agenda le renvoient à un autre quotidien, loin des allers-retours entre l’Assemblée nationale et la sixième circonscription du Morbihan. « J’ai vécu ces cinq années intensément. Forcément, la chute du toboggan est difficile ! Je suis dans un moment de flottement », confie en toute franchise Philippe Noguès, réconforté par des messages de soutien. « Je n’ai pas croisé de personnes qui se détournaient de mon chemin ». L’écho des premiers pas de son successeur au Palais Bourbon lui rappelle son statut de vaincu, tout en ravivant les souvenirs de sa découverte de l’Hémicycle. « On se retrouve au cœur de la démocratie. Le plus impressionnant, c’était le premier jour de la session parlementaire avec les 576 autres parlementaires. Les nouveaux élus sont placés tout en haut de l’Hémicycle, les autres au milieu… dans le champ des caméras ».

 Il n’a pas oublié son premier discours de cinq minutes à la tribune de l’Assemblée nationale, ni ses questions posées au Gouvernement. « C’est plus facile quand on appartient à un grand groupe. Sinon, pour les non-inscrits, la règle limite leur intervention à une question par mois », précise l’ancien député frondeur qui a très vite pris ses distances avec le groupe socialiste avant de démissionner du parti. « J’ai eu un parcours plus riche qu’un député suiveur. Je suis allé jusqu’au bout de ma démarche. J’ai pris des actes forts, notamment en votant la censure du gouvernement Valls ». Aujourd’hui encore, Philippe Noguès persiste et signe : « Paradoxalement, les bons souvenirs resteront les moments de tension, quand on a l’impression de faire bouger les lignes et de servir à quelque chose ».

« Faire entendre ma différence »

Épine dans le pied de la précédente majorité gouvernementale au nom « d’une certaine idée de la gauche », ses anciens camarades lui ont fait payer en retour sa liberté de parole en soutenant ouvertement le candidat de La République en Marche. Mais à l’heure du bilan, il avoue ni rancœur ni regret. Même s’il range parmi ses souvenirs les plus marquants son départ du Parti socialiste et la médiatisation de cette décision.

« La loi sur le devoir de vigilance des multinationales concernant le respect des droits humains et de l’environnement chez leurs sous-traitants est une satisfaction. J’avais porté ce projet de loi avec deux autres députés », ajoute-t-il. S’il a remisé son écharpe et sa cocarde de député parmi les souvenirs, le citoyen militant ne veut pas rentrer dans le rang. « Je souhaite faire entendre ma différence. Entre Mélenchon et Macron, il y a un espace politique pour que la gauche fasse à nouveau rêver ».

© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/morbihan/hennebont/p-nogues-l-ex-depute-a-vide-sa-permanence-24-06-2017-11570611.php#8oQb4HgUC6dQeFTO.99

Interview Ouest France: “Fier de mon mandat !”

Au lendemain de cette défaite, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Déçu. C’est une vraie déception parce que je suis fier de mon mandat. Je n’ai pas été un député godillot. Les gens ont eu du mal à comprendre que je quitte le PS : pour eux, être loyal, c’est l’être envers un homme, un appareil. Moi, j’ai été loyal envers des idées et des valeurs.

Pour vous, votre défaite est donc directement liée à votre décision de quitter le Parti socialiste en 2015 ?
Ça a sûrement joué. Je ne suis pas issu du sérail politique, je n’ai pas les codes des barons locaux. La ligne politique du PS pour cette élection, c’était de faire tomber Noguès. JeanYves Le Drian doit jubiler de ma défaite. Mais je n’ai pas de leçon à recevoir de ces gens.

Vous n’avez pas pour autant cédé aux sirènes d’ En Marche…
Certains élus sont allés à la soupe, moi je peux me regarder dans une glace. Cela ne me ressemble pas de changer de parti quinze jours avant les élections. Je préfère perdre sur mes valeurs que gagner par calcul électoral.

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Merci à Tous !

Élu député en 2012, j’ai vécu avec passion les 5 années qui viennent de s’écouler. Dimanche tout s’est arrêté !

C’est vrai, mon parcours n’a pas toujours été d’un style classique. Certains de mes choix n’ont sans doute pas été très bien compris de ceux qui attendent des positions traditionnelles liées aux codes habituels de la politique. Mais je les assume, et même je les revendique ! Parce j’ai toujours essayé de les faire correspondre à mes convictions profondes.

Et j’ose le dire, au final je suis fier de mon bilan aussi bien à l’Assemblée nationale que sur la circonscription.

Alors bien sûr aujourd’hui je suis forcément déçu, blessé. Même si je sais que je pourrais toujours me regarder dans une glace !

Malgré l’énergie que nous avons développée ensemble au cours de ces dernières semaines, le résultat est particulièrement décevant. Mais si la frustration est grande de ne pouvoir continuer à mener à l’Assemblée nationale, ou sur le terrain, nombre de combats qui me tiennent à cœur, je veux surtout vous dire à ce stade, que je suis particulièrement, sincèrement, honoré d’avoir pu vous compter parmi mes soutiens. Cela n’a pas de prix.

Je perds une élection mais j’ai gagné de magnifiques rencontres. La vie continue, et les combats pour nos valeurs et nos convictions ne manqueront pas de nous réunir à nouveau dans l’avenir. C’est en tous cas le souhait que je formule aujourd’hui.

De tout cœur, merci à vous toutes et à vous tous. Et à très bientôt !

Avec toute mon amitié

Philippe Noguès