Parmi toutes les promesses de campagne, législative comme présidentielle, il en est une qui ne coûte rien, qui est applicable tout de suite et qui n’a que des effets positifs sur la vie politique. Je veux parler du non-cumul des mandats.
Le gouvernement et la majorité socialiste à l’Assemblée se sont engagés à voter une loi interdisant strictement le cumul des mandats d’ici à 2014. Pour ma part, j’ai décidé d’anticiper les choses, d’assumer mes convictions et de tenir mes engagements, en abandonnant mon mandat d’adjoint au maire de la commune d’Inzinzac-Lochrist sans attendre que la loi m’y oblige. Ma démission, déposée à la préfecture au début du mois, sera effective ce soir après avoir été annoncée au conseil municipal.
C’est une décision de conviction.
Tout d’abord, un député se doit de se concentrer à plein temps sur son travail parlementaire et législatif : amender les textes du gouvernement, participer aux débats dans l’hémicycle (parfois toute la nuit), élaborer des propositions de loi, consulter les acteurs, participer aux groupes d’étude et aux travaux de contrôle parlementaire… tout en restant disponible et accessible aux habitants de la circonscription et à l’écoute de leurs préoccupations. Il y a là, croyez-moi, de quoi occuper largement toutes mes journées ainsi que celles de mon équipe, d’autant que j’ai récemment été désigné au Conseil national de l’aménagement et du développement du territoire ainsi qu’à la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi organique relatif à la programmation et à la gouvernance des finances publiques.
Renoncer à cumuler les mandats, c’est aussi participer activement au renouvellement et à l’ouverture de la classe politique… et ce quand bien même mon parcours, atypique sur les bancs de l’Assemblée, participe déjà, à sa manière, au renouvellement : ancien cadre en entreprise, où j’étais syndicaliste, je ne suis ni énarque, ni un professionnel de la politique.
C’est enfin, et surtout, une étape essentielle pour mettre en place la « république exemplaire » que François Hollande a appelée de ses vœux.
J’invite tous mes collègues parlementaires qui ne l’ont pas encore fait à adopter ma démarche et à quitter au plus vite leurs mandats exécutifs locaux. Nous, parlementaires, sommes observés de près par nos électeurs et par la presse, qui nous jugeront sans complaisance sur nos résultats, et je m’en réjouis : cela traduit une exigence démocratique de tous les citoyens, qui est une force pour notre pays. Nous nous devons d’être irréprochables, de montrer l’exemple, et ce immédiatement.
J’en profite pour saluer le travail effectué par le conseil municipal d’Inzinzac-Lochrist dans son ensemble, que je continuerai dorénavant à suivre en tant que simple conseiller municipal. Je souhaite tout particulièrement une bonne prise de fonction à Marion Sanchez, qui saura, j’en suis convaincu, me succéder avec tout le dynamisme nécessaire à la fonction !
Philippe NOGUES