Je le martèle souvent dans mes interventions, parce que cela me semble être la clé de toute réflexion sur l’avenir : nous sommes dans une période de changement profond du monde. A bien des égards, nous traversons une époque unique. La mondialisation triomphante entamée à la fin des années 80, la dérégulation financière, la flexibilité croissante du travail, la raréfaction des matières premières, les menaces qui pèsent sur l’Etat-Providence, le déclin des grandes idéologies, ainsi bien sûr que le pouvoir démultiplicateur des nouvelles technologies, sont autant de facteurs qui remettent en cause toutes les certitudes économiques, politiques et sociales que nous pensions acquises. Et on sous-estime encore probablement toutes les conséquences de ces mutations.
Entre la fin d’un cycle et le début d’un nouveau, le chemin est forcément difficile. Nos modes de gouvernance sont ébranlés : ni les politiques, ni les organisations patronales, ni les syndicats, ni les ONG… n’ont, seuls, la solution miracle pour en sortir. Chacun est conscient qu’un nouveau modèle de développement ne peut être la copie du précédent, on ne résout pas une crise en utilisant les mécanismes qui l’ont engendré ! Le modèle de croissance sans limite sur lequel nous avons fondé nos sociétés est aujourd’hui dépassé. D’une part parce que les ressources naturelles tendent à disparaître, mais aussi parce que cette croissance incontrôlée a fini par mettre en péril l’avenir de notre planète.
A la différence de certains je ne crois pas au grand soir. La seule manière d’affronter l’avenir est aujourd’hui de construire de nouveaux compromis pour arriver à concilier à la fois démocratie sociale, écologie et compétitivité. Chaque action mise en place peut nous aider à nous orienter vers ce nouveau modèle global, vers cette renaissance industrielle, sociale, écologique, à laquelle, avec d’autres, j’aspire, pour l’avenir de notre pays.
Et dans ce contexte, sans nier d’éventuelles erreurs (même si le temps permettra sans doute d’autres appréciations sur un certain nombre de décisions), de nombreuses réformes entamées au cours de cette année apparaissent comme de premiers pas structurels vers le monde de demain.
Mon investissement dans la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (et plus globalement des « organisations « ) est évidemment la conséquence de cette réflexion. Le dialogue social doit être à la base de la société que nous voulons construire, surtout si nous voulons sauver notre modèle social français. Les entreprises, par exemple, rouages essentiels de notre économie, ont des besoins dont nous devons être conscients, mais leurs dirigeants ne pourront les faire accepter qu’à la condition qu’ils se montrent effectivement au service de l’économie réelle et donc, de manière équitable, de l’ensemble des acteurs de la société, salariés comme patrons. La responsabilité ça peut être un pacte, c’est avant tout un devoir !
C’est clair…il reste du travail ! Mais soyez assurés que je ne ménagerai pas mes forces pour continuer à bâtir une société plus solidaire où chacun pourra trouver sa place.
Très bonne année 2014 à chacune et chacun d’entre vous, ainsi qu’à vos proches !
1 Commentaire
un peu ancien peut être ….mais qui ne doit pas être bien loin d’une vérité actuelle.
http://www.parisschoolofeconomics.com/breda-thomas/working_papers/lic_protec.pdf
Cordialement
Nelly