Mon intervention :
↓ Vous pouvez retrouver la réponse du ministre en vidéo en bas de page ↓
Verbatim (seul le prononcé fait foi)
D’abord, je ne peux que constater et je m’en réjouis, que le budget de l’Aide Publique au Développement a cessé de baisser ! Vous avez même fait part dans la presse de votre satisfaction de voir le niveau de l’APD supérieur de 160 millions à son niveau du début du quinquennat.
Cette satisfaction, Monsieur le ministre, il m’est malheureusement difficile, comme aux ONG engagées dans le combat du développement des pays les plus pauvres, de la partager !
Dans un rapport parlementaire rédigé en février 2014, à l’occasion de la loi relative à la politique de développement et de solidarité internationale, je rappelais notamment la part du Revenu National Brut affectée à l’APD en 2012 qui était de 0,45% avec l’ambition, largement affirmée à l’époque, de faire mieux les années suivantes.
Malheureusement, et les chiffres sont implacables, nous atteindrons finalement péniblement 0,42% en 2017.
L’augmentation faciale de 160 millions que vous annoncez est illusoire. La part du Revenu National Brut, c’est-à-dire celle qui mesure la richesse de la France, allouée à l’Aide Publique au Développement en fin de mandat, est bien inférieure à celle de 2012 !
Soyons clairs les augmentations obtenues en 2017 sont essentiellement issues des financements innovants – et notamment de l’augmentation du taux de la Taxe sur les Transactions Financières – obtenus de haute lutte par les députés …et pas de la mission APD elle-même. Si on regarde uniquement la mission APD, on constate que malgré la légère augmentation obtenue dans le PLF 2017, elle a quand même subi une coupe de près de 700M€ depuis 2011… Et il n’est pas inutile de rappeler que les financements innovants sont certes utiles mais qu’ils sont censés être additionnels à l’engagement financier de l’Etat, ce qui n’est clairement pas le cas sur le quinquennat.
Une question, Monsieur le Ministre, : Quel avenir maintenant pour l’Aide Publique au Développement ? dans le contexte géopolitique dramatique que nous connaissons, qui nous a entrainé dans une augmentation pharamineuse de nos budgets militaires, pourquoi avoir attendu ce dernier PLF du quinquennat pour stopper la baisse continue de l’Aide Publique au Développement ? En d’autres termes, choisi de s’appuyer très fortement sur le pilier militaire en négligeant malheureusement celui du développement et de la solidarité !