Retrouvez mon intervention sur le démantèlement de la centrale de Brennilis en commission Développement durable et Aménagement du territoire. Nous auditionnions alors Christophe Bouillon et Julien Aubert, les deux rapporteurs d’un rapport d’information sur la gestions des déchets radioactifs.
VERBATIM
Merci Monsieur le Président,
Je voulais profiter de la publication de votre rapport pour évoquer un exemple des difficultés potentielles et je dirais même concrètes concernant le démantèlement d’une centrale nucléaire. Je voudrais parler de la centrale de Brennilis.
C’est une centrale qui a été mise en service en 1967, arrêtée en 1985 ; C’est une toute petite centrale, qui était supposée être la première à subir un démantèlement total en France. EDF et le CEA voulaient à l’époque, je cite : « en faire une vitrine de la déconstruction de centrale ». Alors au vu de l’avancement des opérations, permettez-moi d’avoir quelques doutes !
En effet, en 2005, 20 ans après la décision de mise à l’arrêt de Brennilis, nous en étions seulement à la fin de la phase 2 du démantèlement. Restait encore les travaux de la phase 3 qui se situent dans l’enceinte du réacteur et cette dernière étape génère de nouveaux types de déchets radioactifs, alors faiblement ou moyennement actifs mais à très grande durée de vie. Je vous ferai grâce de tous les rebondissements administratifs qui sont passés depuis, mais nous venons d’apprendre que le permis de construire du centre de déchets radioactifs de Bugey dans l’Ain qui devait accueillir les déchets de la troisième phase venait d’être annulé par la justice, entrainant, de fait, le report du démantèlement total de Brennilis. Il reste donc à ce jour 67000 tonnes de déchets dont nous ne savons que faire, dont 10% sont radioactifs.
Au vu des difficultés que nous rencontrons à démanteler une si petite centrale, associées aux coûts engendrés par de telles opérations, quelles seront celles auxquelles nous serons confrontés dans l’avenir, du fait de l’importance de notre parc nucléaire et avec des centrales de taille plus importante encore, même si je suis ravi de constater que le problème est aujourd’hui pris très au sérieux et je tenais à saluer la qualité de votre rapport.